5 minutes de lecture
Quid de ce B majuscule que l’on retrouve sur de plus en plus de produits ?
B Corp n’en finit plus de séduire les entreprises françaises ; le label importé des États-Unis s’est imposé comme la référence indispensable des entreprises engagées.
B Corp a réussi le pari d’être un référentiel exigeant, mais pragmatique et désirable.
Elisabeth Laville, fondatrice d’Utopies, première entreprise française certifiée B Corp et membre du comité d’experts 1.618.
B Corp, pour Benefit Corporation, est né à Philadelphie, en 2006. L’idée vient de trois amis entrepreneurs, Bart Houlahan, Jay Coen Gilbert et Andrew Kassoy, et le postulat est simple : l’obsession est de ne pas chercher à être la meilleure entreprise AU monde, mais la meilleure entreprise POUR le monde. L’intention est de repenser la notion de succès dans les affaires, mettre les performances des entreprises au service de l’intérêt général, et ainsi tendre vers une économie plus inclusive, équitable et régénérative.
Le label s’est donc donné pour objectif de certifier les entreprises privées intégrant dans leur mission, leur modèle économique, leurs effectifs, leurs produits ou services, des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux. Les sociétés certifiées répondent à des critères exigeants en matière de responsabilité et de transparence et ont globalement un impact positif sur tout leur écosystème.
L’une des premières entreprises lauréates de la certification B Corp est la marque californienne Patagonia, labellisée en 2011. Depuis, elle reste l’une des sociétés les plus performantes du mouvement. Patagonia n’a jamais été à la recherche du cool, mais en se concentrant, depuis plus de 40 ans, sur la performance, l’innovation et l’authenticité, elle est considérée comme un modèle d’écoconception à suivre.
We can’t control whether or not our brand is deemed cool or uncool, and we really don’t care, that’s exactly what makes Patagonia a label on fire.
Chloé est elle la première Maison de mode de luxe à rejoindre la liste des entreprises certifiées B Corp, en 2021. Moins d’un an après que Gabriela Hearst soit devenue directrice de la création de la Maison – preuve de son impact éthique et environnemental positif, Chloé mise désormais sur la durabilité.
B Corp offers us a powerful framework to accelerate and guide this transformation… By becoming B Corp today, we reinforce our commitment to continuously challenge ourselves to use our brand and our business as a force for good.
Riccardo Bellini, CEO de Chloé.
Or, comment prétendre à la précieuse certification ?
Un premier outil de mesure d’impact – le « Business Impact Assessment » ou « BIA » – est mis à disposition gratuitement par B Corp, il prend la forme d’un questionnaire en ligne et est organisé autour de cinq piliers majeurs :
- La gouvernance : considérer la politique interne, le modèle d’affaires, la transparence, la mission, ou encore l’engagement de l’entreprise
- Les collaborateurs : évaluer la contribution de l’entreprise au bien-être de ses employés, à l’inclusivité et à l’égalité
- La collectivité : analyser la contribution de l’entreprise au bien-être social et économique de sa collectivité et de la population locale
- L’environnement : analyser si l’entreprise minimise son impact sur la planète (prenant en compte sa production, la gestion et la consommation de l’énergie et de l’eau, ou encore la protection de la biodiversité)
- Les clients : observer l’impact et la valeur générée via un marketing éthique et positif, la qualité des produits et des services, la confidentialité des données et la prise en compte de la satisfaction des clients
Ce process a l’avantage de s’adapter au secteur et à la taille de l’entreprise. Une fois les réponses aux 200 questions complétées, elle obtient un score – plus de 80 points et elle peut déposer son dossier. Ce first step, concret et ludique, est surtout un excellent outil d’auto-diagnostic.
💡 Près de 200.000 entreprises dans le monde ont tenté de calculer leur impact à travers le BIA. La note moyenne ne dépasse pas les 55 points.
Il est ensuite nécessaire de se conformer à un audit de vérification par B Lab, l’organisation non-gouvernementale derrière le label, qui consent ou non à délivrer une labellisation, valable trois ans. Selon son chiffre d’affaires, une entreprise devra débourser entre 50 et 25.000€. Tous les trois ans donc, les entreprises sont réévaluées et c’est là tout l’esprit du label : être un outil d’amélioration continue puisque l’obtention de la certification B Corp n’est que le début du processus – pour la conserver, il faut progresser.
ROI d’un processus long et fastidieux :
La certification B Corp, plus désirable que d’autres labels perçus comme trop austères type ISO, permet également aux entreprises de profiter d’avantages tangibles :
- Comme premièrement, entamer une démarche RSE et s’offrir une image de marque plus sincère et impactante, le B majuscule, de plus en plus connu, étant gage de sincérité et d’éthique aux yeux des consommateurs.
- Aussi, avoir un objectif ayant du sens pour l’entreprise, soit avoir un impact positif sur la société, tout en étant économiquement viable, mobilise les équipes et développe une dynamique globale interne, autant qu’il attire des jeunes collaborateurs dont les principales préoccupations désormais sont le changement climatique et les inégalités sociales.
- B Corp est aussi international et, en développant un réseau de dirigeants œuvrant pour le bien, la certification représente un atout pour les entreprises qui souhaitent se déployer hors de leurs frontières.
- Enfin, mais surtout, le label permet d’attirer clients, fournisseurs et investisseurs qui privilégient les entreprises éthiques et responsables.
Lumière sur les acteurs de ce mouvement & membres de la communauté 1.618 : Ecoalf et Beauty Disrupted
En 2018, Ecoalf est la première marque de mode en Espagne à recevoir la certification B Corp. L’obtention de ce label signifie donc que l’entreprise répond aux normes sociales et environnementales les plus exigeantes.
Ecoalf fait d’ailleurs partie des 5% des entreprises 5.000 B Corps les plus performantes à travers le monde dans la catégorie environnement. Javier Goyeneche, fondateur d’Ecoalf, a à cœur un équilibre profit/objectif et de mettre la planète au premier plan de sa stratégie commerciale pour y laisser un impact environnemental positif.
Récemment, Beauty Disrupted a, elle aussi, obtenu la précieuse certification. Beauté consciente pour tous les sexes, conçue à Stockholm et fabriquée dans le sud de la France, tous les produits, contiennent une sélection exigeante et exemplaire des meilleurs ingrédients, et un parfum 100% biologique. Les fondateurs français et suédois sont obsédés par l’idée de trouver des moyens plus efficaces et plus propres de créer des produits de beauté qui conviennent tant aux personnes qu’à la planète. Les produits sont certifiés végétaliens par PETA et exempts de plastique ; Beauty Disrupted reverse 20 % de ses bénéfices à des organisations qui protègent la planète et luttent contre le changement climatique.
Ce sont ainsi ces engagements, “non négociables”, qui leur ont permis de sélectionner investisseurs, clients et fournisseurs de la juste manière. Et avant la création officielle de l’entreprise, ils ont soumis leur questionnaire B Corp en vue d’obtenir la certification ; se trouvant au début de l’aventure, cela a donné à l’entreprise une véritable ligne conductrice lui permettant de prendre les bonnes décisions directement. Beauty Disrupted intègre donc en avril 2022 une communauté d’acteurs engagés.
Ce qui nous permet d’échanger entre nous afin de trouver des synergies potentielles et surtout des solutions. Nous n’avons plus le luxe d’attendre pour agir.
Alban Mayne, cofondateur de Beauty Disrupted.
Retrouvez ces marques et les visionnaires derrière leurs histoires au sein du Guide 1.618, ainsi que les produits Beauty Disrupted sur le Eshop 1.618 !